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Carnets du Ventoux n°120 - 2e semestre 2024
96 pages proposées à nos lecteurs,
peintres, écrivains, photographes, illustrateurs et poètes
nous font partager leur attachement à la montagne...
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Bernard Mondon : directeur de la publication
 
La traduction de l'article en provençal ci-dessous
 

24 x 21 cm, 120 pages.

Prix public : 15 euros

 

En vente à Vaison-la-Romaine, Bédoin, Caromb, Mormoiron, Flassan, Villes-sur-Auzon, Mazan, Beaume-de-Venise, Vacqueyras, Sarrians, Sault, Nyons, Malaucène, Buis-les-Baronnies, Pernes-les-Fontaines, Carpentras, Le Barroux, Montbrun-les-Bains, Mollans.

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Qui sommes-nous ?

LES CARNETS DU VENTOUX

Une revue associative trimestrielle.

 

Cette revue, créée en 1986, s’inscrit dans un territoire,

dominé par le Ventoux, situé, d’un côté, entre les Dentelles

de Montmirail et la montagne de Lure et, de l’autre,

entre les collines des Baronnies et les hauteurs des monts de Vaucluse.

 

Son objectif est de mieux faire connaître cette montagne emblématique et les villages qui l’entourent, de contribuer à la mise en valeur de leur patrimoine naturel, culturel et humain, d’évoquer leur histoire, de rendre compte de leur vie d’aujourd’hui et de participer à la réflexion sur leur avenir.

 

Le comité de rédaction est composé d’une douzaine de rédacteurs permanents secondés de rédacteurs occasionnels, tous bénévoles.

 

Chaque numéro de 120 pages comprend un dossier thématique, un reportage sur un village, le portfolio d'un artiste et diverses autres rubriques sur la faune, la flore, l’histoire, une randonnée…

 

Publiée par les éditions Esprit des Lieux à Saint-Léger-du-Ventoux, la revue est rédigée, mise en page et imprimée sur le territoire du Ventoux.

 

L’association Les Carnets du Ventoux est membre consultatif du comité syndical du Parc naturel régional du Mont-Ventoux.

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La traduction en français de l'article en provençal

TRADUCTION DE L'ARTICLE EN PROVENÇAL DU CARNET DU VENTOUX 120

 

Géant, tu es un Géant !

Jean-Bernard Plantevin

 

Celui qui a participé trois fois au Concours Eurovision de la Chanson, qui a composé des musiques de films et des chansons pour de nombreux interprètes de renom, n’a jamais oublié le Géant de Provence. En effet, Guy Bonnet, le chantre de la Provence nous parle avec passion de notre montagne emblématique.

 

Chanteur de profession

Celui qui a chanté le Rhône, la Camargue, Avignon, Daudet, Raimu, a toujours eu une pensée émue pour le Ventoux : « Le Ventoux est planté là comme une sentinelle. Blanc de ses cailloux en été, blanc de sa neige en hiver. C’est notre Fuji-Yama provençal. En lui, tout est unique : son climat, sa végétation, sa faune, sa flore… » Même s’il est né en Avignon, même s’il a passé une partie de sa vie à Paris, Guy Bonnet n’a jamais manqué de glorifier sa terre maternelle en chantant « Mon Midi » enregistré sur son premier 33 toujours qui l’a fait connaître et reconnaître du grand public :

 

Les monuments des païens,

Les belles églises romanes

Et tes glorieux enfants :

Avignon, Vaison, Maillane,

Les Saintes, Arles, Montmajour…

Oh mon Midi.

 

Encouragé par le succès des chansons de ce premier album sorti en 1976, Guy Bonnet fera chanter la langue provençale avec ses mélodies les plus jolies qu’il a fait retentir sur toutes les scènes de Provence et d’ailleurs. Vont suivre d’autres chansons, d’autres albums : « Guy Bonnet 79 », « De soleil en soleil », « Avignon, Avignoun » et aussi « Le sevré » où l’on peut écouter l’une de ses plus belles chansons : « Le Ventoux » !

 

Le parfum du Ventoux

Un jour Guy m’a parlé de la naissance de ce merveilleux texte qui décrit la montagne avec une grande sensibilité : « Quand j’ai écrit cette chanson, j’avais le Ventoux devant les yeux. J’étais à Mévouillon où l’alambic distillait des fleurs de lavandes de jour comme de nuit. C’était le parfum du Ventoux… Il y a encore dans cet endroit de la terre, quelque chose d’un monde ancien que je n’ai pas connu, mais que je retrouve comme les signes d’une vie ancienne que j’aurais vécu là, il y a longtemps… »

Et moi, en écoutant cette chanson, je sens aussi les lavandes qui m’enivrent de leurs parfums :

 

Géant, je suis un géant, un manteau de lavande

S’enroule à mon cou et ma poitrine se gonfle

De mille senteurs

 

Et moi, en écoutant, j’entends la musique du vent qui me secoue :

 

Géant, je suis un géant, la montagne des vents.

Je les sens souffler mes fils indomptés,

Mes fleuves vivants.

Géant, je suis un géant, la montagne des vents,

Habillé de blanc, en hiver, au printemps,

Neige et cailloux brulants.

 

Mais dans le texte, Ventoux est personnifié et il parle à la première personne comme s’il était un vieux sage :

 

Géant, je suis un géant, le plus vieux des bergers.

Planté dans Provence, je vois mes vergers

Boire la Durance.

Géant, je suis un géant, un collier de sonnailles

Résonne à l’entour de ma tête royale,

Et tintent clairement au crépuscule.

 

Ventoux voit tout et tout lui appartient, les villages, les sources et les ruisseaux, où les bêtes viennent boire :

 

Géant, je suis un géant, mes ruisseaux sont cachés,

Ils ont du blé, du miel, mes petits villages perchés

Au pied des châteaux.

Géant, je suis un géant, nids d’aigles et d’éperviers,

Boivent à mes sources lièvres et sangliers

Quand la nuit descend.

 

De sa grandeur, Ventoux voit tout et se soucie même du mal que lui font les hommes :

 

Je suis le grand Ventoux…

Géant, je suis un géant qui d’en haut voit craquer ma terre

Ma terre trop mûre, mon pays fané

De trop de blessures.

 

Et finalement, pour Guy Bonnet, comme pour moi à force d’écouter cette chanson, je crois fermement que Ventoux est géant et qu’il est le maître de tout :

 

Je suis le pâtre de tout, des forêts, de la plaine,

Et de la Méditerranée.

Je suis le maître de tout, des villes et des clochers

Et des verts oliviers.

 

Guy, tu es un géant !

Nous pourrions continuer ainsi longuement tant l’œuvre de Guy Bonnet est intense et immense : des dizaines d’albums, des centaines de chansons, des milliers de concerts et une vie vouée à la musique où il a mis toute sa foi et son professionnalisme pour chanter, pour faire chanter la Provence et les Provençaux. J’ai eu la chance de chanter et même de composer avec ce grand homme de la scène nationale, et cela a été un réel plaisir de création partagée qui reste dans ma mémoire comme l’un de mes souvenirs les plus émouvants.

Dans le fonds de grande valeur qu’il nous a offert, nous pouvons ainsi relire et écouter les nombreuses chansons écrites et interprétées par Guy Bonnet, poète, musicien, chanteur qui a fait vivre de toutes ses forces, la langue et la culture de notre terroir.

Et sans retenue, je dirais : « Guy, tu es et tu resteras… un géant ! »

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